Changez radicalement votre alimentation, mangez comme vos ancêtres, sauvez votre microbiote.


Introduction : Du paléo à l’ère industrielle Depuis quelques années, le mouvement paléo, qui préconise une alimentation plus adaptée à notre nature, calquée sur celle de nos ancêtres chasseurs- cueilleurs (alimentation basée sur les produits animaux et végétaux non transformés, sans céréales ni légumineuses, sans produit laitier). connaît un vif succès aux États-Unis. De nombreux auteurs se sont spécialisés dans cette quête de l’alimentation idéale. Il existe beaucoup de blogs et de sites qui en parlent, mais aussi de nombreux détracteurs. Et chacun y va de sa théorie, plus ou moins scientifique. Les « végans » (Véganisme : mode de vie qui consiste à ne consommer aucun produit issu des animaux ou de leur exploitation), par exemple, disent que l’homme étant proche du chimpanzé, il est naturellement végétarien, voire frugivore.

II n’en est rien.

Jean-Jacques Hublin, spécialiste mondial de l’évolution de l’homme et directeur du département d’évolution humaine à l’Institut d’anthropologie évolutive Max Planck de Leipzig, observe que notre alimentation a toujours été plus proche de celle des lions et des hyènes que de celle des autres primates. Et il remarque que, même si les chimpanzés mangeaient parfois des proies animales, ils ne les chassaient pas. Ce qui nous différencie des autres singes, expose-t-il, est, entre autres, la taille et le poids de notre cerveau qui se sont développés grâce à notre alimentation carnée. En effet, celle-ci présente plusieurs avantages les protéines et les graisses sont plus énergétiques que la nourriture végétale, et la viande est plus facile à digérer, ce qui a abouti au raccourcissement de notre intestin par rapport à celui d’un chimpanzé ou d’un gorille, et à une digestion plus économe en énergie, une économie dont le cerveau a profité.

Les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique vivaient en équilibre démographique Chaque groupe humain avait un territoire de chasse et de cueillette. Si la population dépassait un certain quota, le manque de ressources effaçait une partie du groupe. L’accroissement de la population était donc très lent Il dépendait des apports alimentaires, donc du climat, de la conquête de nouveaux territoires et des progrès techniques qui ont longtemps stagné (outils, lances, couteaux en silex, etc.).

Trouver une viande riche était vital car l’homme devait engraisser à certaines saisons pour pouvoir vivre sur ses réserves dans les moments de restriction. Il mangeait la graisse, la moelle et les viscères, ce qui complétait son alimentation en vitamines et en minéraux. Mais ce qui était vital à cette époque est devenu morbide dans notre monde de fast-food, de pain et de fromage à volonté, de sodas sucrés .. Pourtant. nos instincts sont toujours les mêmes et guident nos choix alimentaires.

Pour l’homme paléolithique, prendre du ventre était un avantage En effet, lorsqu’on grossit en périphérie, on grossit également à l’intérieur, et cette graisse stockée dans les viscères pouvait être rapidement mobilisée par le foie qui la métabolisait en glucose pour alimenter les muscles en cas d’effort violent et soutenu. Les femmes, elles, accumulaient la graisse sur les cuisses, comme c’est encore le cas aujourd’hui. Ce gras était indispensable lors de la grossesse et de l’allaitement. Tous les peintres, jusqu’à une période récente, ont peint des femmes à gros fessier, symbole de leur fécondité.

Quant aux bébés humains, dès la naissance, ils ont dix fois plu de graisse qu’un chiot ou un porcelet. et celle-ci peut atteindre plus du quart de leur masse corporelle, dont la moitié est absorbée et consommée pour produire l’énergie qui permet à leur cerveau de se développer.

Quand, au Néolithique, le chasseur-cueilleur est devenu un éleveur-agriculteur, la démographie s’est envolée. C’est surtout la culture des céréales qui a eu le plus grand impact démographique. Le blé, qui était rare et sauvage à l’époque, est devenu omniprésent sur la planète. Quel bénéfice en a-t-on tiré ? Certes, on nourrit plus de monde aujourd’hui, mais souvent moins bien. Nous consommons moins de protéines, de vitamines et d’oligoéléments que les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique ! Le sucre et les céréales ont développé les caries dentaires, qui n’existaient pas auparavant. Nous reparlerons de tout cela dans le cours de ce livre car, d’un point de vue sanitaire, la situation est grave.

Jean-Jacques Hublin écrit à ce propos « II a fallu 8 ou JO 000 ans pour que l’alimentation moderne corrige enfin, au xxe siècle, les carences dont souffraient souvent nos ancêtres. L’augmentation de taille à laquelle nous assistons depuis un siècle dans les pays industrialisés n’est, d’une certaine façon, qu’un rattrapage. Mais nous ne sommes pas pour autant revenus à un régime alimentaire prénéolithique et notre époque, simultanément, a fait le lit de nombreuses pathologies dues à notre inadaptation génétique, à une nourriture trop riche pour une activité physique réduite. Le développement de l’agriculture est très récent à l’échelle de l’évolution humaine : moins de la 000 ans, et souvent seulement 5 000 ou 6 000 ans, sont loin d’être suffisants pour une évolution biologique significative.

Encore très proches génétiquement de nos ancêtres du Paléolithique, nous sommes toujours physiologiquement essentiellement adaptés à l’alimentation et au mode de vie des chasseurs-cueilleurs. Tant bien que mal, à travers quelques mutations, les hommes se sont adaptés à des nourritures nouvelles (le lait et les céréales, notamment), auxquelles les deux derniers millions d’années d’évolution ne les avaient guère préparés. Cependant, aujourd’hui encore, l’intolérance à certains de ces produits n’est pas rare, surtout dans les régions où l’agriculture s’est développée tardivement. »

Vous vivez au jour le jour et ne vous en rendez pas compte, mais notre évolution biologique n’est pas terminée. Nous avons su enrayer la loi de la sélection naturelle en permettant la survie de nourrissons qui, à l’époque paléolithique seraient morts. Mais même si nous vivons dans des immeubles ou dans des maisons, éloignés des contraintes de la nature, nous n’en avons pas moins gardé des comportements relevant de notre biologie ancestrale. Vivre plus nombreux, oui. Mais pas dans n’importe quelles conditions ! L’augmentation des maladies auto-immunes, entre autres, est une indication que nous sommes allés trop loin dans la manipulation du vivant (OGM, agriculture et élevage intensifs). N’est-il pas temps de nous tourner à nouveau vers nos origines et de recommencer à respecter la nature, et notre nature ? Oui, sans aucun doute. Et l’une des réponses les plus pertinentes pour affronter ces nécessités est la Paléobiotique

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